La dimension spirituelle des cosmogonies des peuples traditionnels

La nature des esprits dans les cosmologies autochtones, sous la direction de Frédéric B. Laugrand et Jarich G. Oosten,

Laval, Les Presses de l'Université Laval, 2007, 542 p.

Les deux anthropologues qui ont dirigé cet ouvrage collectif ont rendu un grand service à la connaissance de la cosmologie des peuples autochtones, appelée aussi « cosmovision ». 27 universitaires se livrent à une exploration du monde des esprits de la Nature vivante et aux interfaces qui existent entre celui-ci et la société des hommes et des femmes. Puisant à des études de cas très diverses, du Brésil méridional au cercle canadien arctique, en passant par la Sibérie post-soviétique, nous entrons dans les univers complexes et fascinants de l'animisme et du chamanisme. La portée écologique de ces traditions culturelles et spirituelles est clairement mise en évidence par de nombreux contributeurs. Le rôle de la chasse et la fonction de l'animal (en particulier l'ours et le chien) sont révélateurs d'une écologie que nous pourrions qualifier de sociale et spirituelle. La conscience mythique est insérée dans des usages spécifiques de la Nature. Inversement, les pratiques sociales (rapports de parenté, pouvoirs, activité économique) ne prennent leur pleine signification que si nous relions aux cosmologies, aux conceptions cosmiques que ces peuples autochtones portent et expriment. Nous avons singulièrement apprécié les études de Philippe Descola, « Le commerce des âmes. L’ontologie animique dans les Amériques », d'Eduardo Viveiros de Castro, « La forêt des miroirs. Quelques notes sur l'ontologie des esprits amazoniens », Roberte Hamayon, « A quel esprit se vouer? Vicissitude de la notion d’esprit chamanique en Sibérie post-soviétique ». Une partie des chapitres est en anglais.